Introduction

En institution ou en privé, en équipe ou solo, démarrer une activité de psychologue clinicien n'est pas simple au sortir des études ni même dans les années qui suivent le diplôme. A huis clos dans le cabinet de consultation, de nombreuses interrogations émergent. Comment réagir face à une personne en crise ? Comment évaluer le risque suicidaire ? Comment rejoindre et comprendre les personnes dont la réalité semble si éloignée de la nôtre ou, au contraire, trop proche de la nôtre ? Quelle posture adopter pour accompagner au mieux les profils de personnalité compliqués ?  

Affin d'accompagner les jeunes clinicien ou toute personne désireuse de faire une mise au point sur sa pratique, Virginie Rogister & Clara Della Libera proposent, via le Centre Peps-E, des journées mensuelles de supervision collective expérientielles. Ces journées ont pour objectif d'offrir un espace d'échanges sécurisant et bienveillant pour aborder les difficultés rencontrées sur le terrain. Elles sont structurées de façon à renforcer les participants dans les trois grands domaines de compétences suivants : 

1. Les compétences interpersonnelles comprenant la capacité à comprendre, rejoindre et percevoir les ressources du patient quelles que soient les difficultés rencontrées. Les compétences interpersonnelles n'ont pas trait à ce que nous faisons en tant qu'intervenant mais bien à comment nous le faisons, c'est à dire avec quel degré d'empathie, de présence, d'authenticité et d'acceptation à l'égard de l'ensemble des facettes du patient. Bien que ces compétences soient reconnues comme un facteur clé du résultat thérapeutique - et que leur absence est associée à des effets délétères sur la santé mentale du patient - celles-ci s'avèrent très peu exercées à travers les cursus universitaires. La littérature scientifique souligne par ailleurs que, peu présentes chez les professionnels de la santé (mentale), elles ne s'acquièrent ni avec l'expérience, ni avec la connaissance. Présentes au cœur de la philosophie des journées de supervisions, le soutien  de ces compétences sera visé par le biais d'illustrations pratiques et de jeux de rôles visant à positionner les participants à la fois dans la peau du patient et dans celle du thérapeute.

  
2. Les compétences de conceptualisation comprenant l'évaluation, la formulation d'hypothèses ou la sélection et l'élaboration d'interventions parmi les options empiriquement validées. Passé l'heure des protocoles manualisés embrassant une vision catégorielle des difficultés psychologiques, les participants seront invités à aiguiser leurs compréhension des difficultés rencontrées en examinant les processus émotionnels au cœur des expériences rapportées par leurs patients. Déployer ainsi une clinique centrée sur les processus de régulation émotionnelle s'accorde avec les dernières décennies de recherches démontrant que cette facette se trouve au cœur de nombreuses expériences psychopathologiques comprenant les troubles anxieux, la dépression, les addictions, les troubles post-traumatiques ou encore les expériences psychotiques. A partir des questions et demandes des participants, cette compétence sera renforcée par le biais de brefs exposés théoriques, d'illustrations et de discussions.

3. Les compétences techniques d'intervention comprenant la réalisation technique de morceaux d'interventions empiriquement validés tels que la psychoéducation, l'exposition in vivo, intéroceptive ou par imagerie, l'analyse fonctionnelle, la gestion de crise. Se lancer dans la pratique d'interventions connues pour leur efficacité est souvent inconfortable sans bénéficier d'opportunité au préalables de pratiques sécurisées. Par le biais de démonstrations et jeux de rôles, les participants seront amenés à exercer leurs compétences techniques en bénéficiant de toute la liberté de se tromper, d'essayer des choses nouvelles et d'échanger.     

Il est demandé aux participants de préparer à l'avance les besoins auxquels ils souhaitent avoir réponse lors de la journée de supervision.