Thérapie clinique à la lumière des théories de l’attachement

La théorie de l’attachement est aujourd’hui un paradigme scientifique bien validée. Elle a ses racines théorico-cliniques avec John Bowlby (1907/1990), psychanalyste d’enfant et pédopsychiatre qui a étudié la nature du lien qui se tisse entre un bébé et sa mère. Il a mis en évidence les effets désastreux sur le développement du tout petit de toute séparation trop prolongée et surtout mal préparée.

D. Winnicott (1896 à 1971), pédiatre et psychanalyste britannique, a également écrit sur le sujet. Il a soutenu l’idée « qu’un bébé seul n’existe pas » : le bébé dépend pour sa survie des soins d’une personne adulte. La régulation de la peur est, en particulier, une tâche essentielle pour le développement du bébé. Le plus compétent des bébés ne peut réguler tout seul des émotions intenses telles que la colère, la peur ou le chagrin. Il a besoin d’un adulte suffisamment sensible à ses signaux pour l’aider à retrouver son homéostasie.

Des recherches ont montré que la plupart des mères développent, lors des dernières semaines de la grossesse, une préoccupation maternelle primaire qui déclenche la sécrétion d’hormone (ocytocine) qui favorise la sensibilité aux signaux de détresse du bébé (pleurs, cri).

Du côté du bébé, il arrive au monde programmé d’un certains nombres de système motivationnel qui contribue à sa survie. Un des systèmes opérationnels dès le début de la naissance est le système d’attachement qui va lui permettre de chercher la proximité de l’adulte en cas de détresse. Lorsque le bébé ressent une déstructuration psychophysiologique liée à la faim, au froid, au sommeil, il pleure pour signaler son malaise et appeler à l’aide.

Lorsque la figure d’attachement répond en même temps par le réconfort et la protection, le système d’attachement du bébé s’éteint. Le bébé s’apaise, retrouve du calme et de la sérénité. Pour que l’enfant développe un sentiment de sécurité interne, il est important que la figure d’attachement principale perçoive et interprète les signaux sociaux-affectifs et les besoins de son enfant et y réponde adéquatement dans un délai approprié (Ainsworth et al., 1978).

Quand nous évoquons la thérapie clinique à la lumière des théories de l’attachement, nous prenons en compte ces différents éléments pour comprendre les comportements tant des enfants, des adolescents et des adultes que nous rencontrons. En effet, notre capacité d’explorer, notre sentiment de sécurité, notre perception du monde, de nous et de nous en relation construits durant l’enfance vont façonner nos modes relationnels et ce, tout au long de notre vie. Cette approche nous permet alors d’envisager tout comportement comme une stratégie qui, à un moment donné, a répondu aux besoins des personnes rencontrées, dans un contexte de vie précis tout en n’étant plus fonctionnelle aujourd’hui. Il nous est alors possible de travailler à des réparations, des ajustements, une réévaluation des besoins, …pour favoriser le sentiment de sécurité dans le présent.

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