Théorie polyvagale

La psychothérapie offre un contexte favorisant la relation et notamment la régulation émotionnelle par l’accordage dans la relation thérapeutique.Chacun de nous a un besoin unique de se sentir en sécurité. Ce besoin unique dépend du système d’attachement de chacun et de ces procédés physiologiques. Bien que les patients aient des symptômes communs, des blessures psychiques communes ou les mêmes douleurs, la façon d’ interagir avec eux relationnellement est singulière. Partant du principe que l’être humain est un système biologique complexe qui s’adapte continuellement pour sa survie et son intégrité, la compréhension de l’implication du système nerveux autonome dans le cadre de la psychothérapie est alors évidente. Le système nerveux autonome joue un rôle central dans la régulation émotionnelle et de la réponse au stress. Le système nerveux autonome est un système complexe de nerfs et de cellules nerveuses. Il a pour fonction de réguler l’organisme au niveau physiologique. Il est notre système de surveillance personnel. Le système nerveux autonome a pour but de nous protéger, de nous garder en vie. Son processus est loin de la pensée et de notre contrôle conscient. Il scanne sans cesse ce qui se passe dans notre corps et autour de nous. À ce jour, les études mettent en évidence l’impact des expériences précoces et des traumatismes simples et complexes, sur notre santé physique et psychique, et identifient, dans les réponses aux situations stressantes ou perçues comme telles, le rôle majeur du système nerveux autonome(étude Adverse Childwood Expériences ACEs). Ses réponses ont trois dimensions et forment un tout associant la sphère corporelle, la sphère émotionnelle et la sphère cognitive. Toutes les trois reflètent des ajustements du système nerveux autonome de l’être humain pour la sauvegarde de son élan vital, de ses fonctionnements et de ses comportements.

Le Dr. Stephen Porges, qui a développé la Théorie Polyvagale, a identifié un ordre biologique de réponses humaines qui s’applique à toutes les expériences humaines : « Nous venons au monde en étant conçus pour nous connecter. Dès notre premier souffle, nous nous embarquons dans une quête qui durera toute notre vie : nous sentir en sécurité dans notre corps, dans notre environnement et dans nos relations avec les autres. Le système nerveux autonome est notre système de surveillance personnel, toujours sur ses gardes, toujours à se demander « suis-je en sécurité ? ». Son but est de nous protéger en évaluant la sécurité et le risque, en écoutant à chaque instant ce qui se passe dans notre corps et autour de lui, ainsi qu’au niveau des liens que nous avons avec les autres ». Le Dr. Porges, comprenant qu’il ne s’agissait pas d’une conscience venant de la perception, a inventé le terme « neuroception », qui décrit la manière qu’a notre système nerveux autonome de rechercher des indices de sécurité, de danger et de menace vitale sans impliquer les parties conscientes de notre cerveau. Notre système nerveux autonome a trois modes de réponse : tout d’abord le mode de l’engagement et du lien social, lorsqu’il se sent en sécurité ; ensuite, le mode de la mobilisation, pour répondre à un danger ; enfin, le mode de l’extinction ou de l’effondrement, quand il semble impossible d’échapper au danger. Dans chaque mode, nous réagissons de différentes manières. Le système nerveux est fait de deux branches principales : sympathique et parasympathique. La branche parasympathique se divise à son tour en deux chemins, donnant en tout au système nerveux autonome trois voies de réponses possibles. Quel que soit le chemin que nous suivons, nos réactions sont « au service de la survie ». 

La théorie polyvagale met en évidence l’importance de la connexion entre le cerveau de corps, ainsi que la manière dont les expériences traumatiques peuvent perturber ces réactions, nos états internes, notre régulation émotionnelle. L’intérêt est de comprendre le rôle et les réactions que le système nerveux autonome exerce pour assurer notre sécurité et notre survie et apprendre le langage du système nerveux autonome pour repérer nos différents états internes et ceux de nos patients. Avec cette connaissance, nous pourrons l’apprivoiser et cartographier nos schémas de réponses personnels et professionnels et ainsi réussir à trouver notre chemin dans notre quête de sécurité et de lien. 
Avoir une action sur notre physiologie permet d’agir sur notre psychologie influençant ainsi la façon dont je me vois, je vois l’autre et le monde. Dans le domaine de la psychothérapie, la théorie polyvagale est une façon d’habiter son corps et de l’amener partout avec soi.

Pour finir, je citerai Diane Fosha parlant d’accordage en thérapie, une façon de se mettre sur la même longueur d’onde physiologique: « La résilience s’origine (…) dans le sentiment d’être compris et d’exister dans l’âme et le cœur d’un autre affectueux, à l’écoute et maitre de lui » Diana Fosha

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La Théorie Polyvagale met en évidence l’importance de la connexion entre le cerveau de corps, ainsi que la manière dont les expériences traumatiques peuvent perturber ces réactions, nos états internes, notre régulation émotionnelle. Découvrez nos prochaines formations pour apprendre comment utiliser le concept de la théorie polyvagale dans le domaine de la psychothérapie.

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